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Brouillard

by Pti'Sam

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  • Compact Disc (CD) + Digital Album

    LIVRE : 72 pages / 32 photos / 27 poèmes / 11 textes
    CD : 12 morceaux
    Tous les exemplaires sont numérotés et dédicacés.

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  • Compact Disc (CD) + Digital Album

    album "Brouillard" de Pti'Sam en version CD (pochette kraft)

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  • Livre seul (sans l'album CD) du projet "Brouillard" de Pti'Sam

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1.
2.
Versus 05:15
Je m'accroche plus à grand-chose, si ce n'est à mes proches Qui rêvent que je décroche le bonheur Award de l'année. Je n'ai pas pour but de me faire respecter Dans un milieu qui s'est laissé prostituer. Ça n'a rien d'un rêve d’être indépendant. C'est juste le minimum pour ceux que je représente. Pti'Sam rappeur à la pensée suspecte, Vu que j’étais pas dedans, j'ai carrément brisé l'assiette. Je parle bien de votre rap-game dont je n'ai rien à branler. J'accumule des vinyles de math post rock indé. Le mouvement Hip Hop je le respecte mais je m'en revendique pas. Vingt ans que je porte baggy et sweat tout en changeant de cap. Mélomane boulimique, je défends ma clique, pas ma ville ; Mon département n'a rien de très sexy. J'ai une haine des frontières dans tous les sens du terme, Je fuck : mœurs, traditions, qui me disent quoi faire pour être fier. Enragez-vous pendant que les moutons passent Leur temps à essayer de défoncer le rap. C'est vrai que j'ai pas vraiment l'allure d'un mec de téci, Je n'envie ni vos collections de « tass » ni vos prêches. A la limite de la barre de rire, J’aime le rap mais souvent je change de rive. Le temps se perd, la nuit s'échappe comme le veut la vie La mienne n'est pas vraiment un film de gangster. Je pars loin dans les hautes sphères, Entamant une course avec ma vie d'avant. Ils voulaient du texte, je vais leur servir sur un plateau froid, Puisque la vengeance se mange comme ça. Ça sera le seul texte ego-trip raté que je ferai, Pour le reste, on parlera de trucs intéressants. Ça va te cramer la cervelle et tu vas détester. Je suis comme une MST, quasi enseignante.
3.
Le simple fait de vous dévoiler l'un de mes visages Me glace le sang, style ambiance brouillard prêt d'un rivage. Vingt-cinq ans pour comprendre qu'il fallait que j'envisage De prendre en grippe sérieusement ma soif d'apprentissage. Tu parles d'un comble, j'ai le doute pour inspiration. Je regarde le monde et reprends ma respiration. J'aurais mieux fait de me chercher une jolie destination. C'est quoi, si ce n'est pas le bonheur de nouveaux horizon. Mais je n'ai plus le temps pour me la jouer Jules Verne. Je n'ai ni le rang, ni le camp, ni la coupe de Bern. Et j'aime à me complaire dans ce que je vis. De la même manière que j'aime à me plaindre de ce que je suis. Rien de plus effrayant que de sentir la vie nous glisser entre les doigts. C'est comme dire qu'au fond on est mieux chez soi. Ce n'est plus un sentiment c'est de la torture, Je te jure, je rendrais obligatoire la villégiature. REFRAIN Peut-être que si je n'avais pas la musique je me serais barré Dans des horizons lointains et égarés. J'aurais pris le temps de vérifier Que la terre est bien ronde et pas carrée. Peut-être que si je n'avais pas la musique je serais taré. Dans des horizons lointains et égarés, J'aurais pris le temps de vérifier Que la terre n'est pas ronde mais bien carrée. Loin d’être en osmose avec l'ambiance qui règne, En bon misanthrope, j'ai torturé la reine. J'ai mis de côté ma peine et puis j'ai pris ma dose. J'ai échangé une rose contre 666 j'aime. Contre 666 haines, j'ai imposé mes proses, Ré-ouvert des maisons closes, inventé des cocktails. Pour soigner ma cirrhose, j'ai trouvé des remèdes. Je vous invite à faire une pause, bienvenue dans mon bordel. Que reste-t-il de bon à prendre dans mon cerveau ? Rien que des mots, rien que du flow, dans un chaos. L'antisocial versera des seaux sur les blaireaux Qui ont cru que son rap n’était pas phénoménal. Faut que je prenne le large, que je sorte de mon cocon, Mais je suis trop accro, et à mes potes et à mon son. Amour et papillon bourgeonnent dans mon bocal. C'est un moindre mal de se priver pour passion. REFRAIN Je vais partir en tournée, j'ai pris mes potes et ma meuf comme roadies. On demande juste la bouffe et la tiz. Servez-moi le pastis, j’emmène les caisses de red wine. San Francisco, New York, Pékin, Montréal. J'ai trouvé un runneur, un certain Phileas Fogg. Paraîtrait qu'il rend les voyages moins monotones. Attention, perso je n'ai fait de pari avec personne. J'ai évalué mon retour à environ X automnes. Je vais me faire sur-titré VOSTUK. Histoire d’être sûr que tout le monde soit bouche-bée. Et s’il est vrai que les scènes underground m'attendent, J'ai un groupe de rap rock latent la dans l'attente. Classik, C L A 2S I K va te foutre la trempe. Deux guitares, une basse, une drums ; prêt à tout prendre. Comme l'impression d’être un skateur fou en haut de sa rampe. Sans la musique je me serais sans doute taulé dans la descente. REFRAIN
4.
Monde hardcore, monte dans les étoiles et de là-haut check le décor. Enfermé dans les sphères de la bêtise, sans métaphores. Passer son temps à attendre Que les moments de bonheur se ramènent en renfort. Les petits gens d'ici ont remplacé l'espoir par la patience, Stratégie mentale au bien-être, voire aisance à relativiser sur sa propre vie, Mater le temps s’écouler sans en avoir envie. Prendre conscience que sa vie à quelque chose de routinier, Se le prendre dans la gueule, que notre travail nous a dépassé. Pense à l'ouvrier qui met son cerveau en stand-by, Sept heures d'affilées, le même mouvement la même tâche. C'est un coup à perdre le goût de la réflexion, L’envie de se battre, plus facile de baisser le fion. Même les syndicalistes jouent à l'Euro Millions, Logique, le prolo veut sortir de sa condition. Dans les moments de calme, on cherche le sens de nos vies. La tête fait des saltos et j'en ressors aussi vide. Ça pousse à l'insomnie, je passe des nuits à ruminer, Penser à rien c'est impossible, je mets un DVD. Peu d’espoir dans tout ce que j'ai pu imaginer. Je rêve de balancer des pierres, de décrocher des pavés. Faire un gosse dans cette ambiance, ça demande réflexion, Je déconne, la vie est belle, belle comme une révolution. Si je mets de côté les morts, les tortures des gosses, les femmes qu'on a violées, les corps démantelés, Les bombes, les balles, les kamikazes, les guillotinés, et les pendus haut et court et moi j'ai, L’impression d’être ailleurs, alors qu'on est en plein dedans. Le réveil est amer ; merde je n'ai que vingt-cinq ans. Je carbure à la joie de vivre, à la zik et aux rires des miens, La première conséquence des deux critères cités à la fin. Nos plaisirs éphémères sont-ils la clé du bonheur ? Combien ont transformé leur désespoir en rancœur ? Comme un mauvais rencard, entre rage et douleur, Soudain je n'ai plus la sensation de faire du bien à ma terre. J'essaye d'assumer mes torts, d'avancer comme tout le monde, De couper le bon fil du minuteur de ma bombe. La vie nous a fait démineur en période d'essai, Impossible d’éviter ça, alors je m'accroche et j'essaie. On n’est jamais ensemble, on n’est jamais soudé. Si c'est pour que ça ressemble à votre putain de 14 juillet, Je préfère rester dans mon coin à lire Kropotkine, Exhibez vos armes, moi je penserai aux victimes. Parce que je ne verrai jamais le changement que j’espère, Le genre de truc radical qui ferait peur à nos mères. Calmez-moi ! Laissez la mienne partir à 60 ans, Avant que ça soit plus qu'une envie de faire péter vos gouvernements. J'ai pris la route de l’espoir et malgré cela, J’n’ai pas lâché mes doutes qui suivent chacun de mes pas. Je ferais la guerre à tous ces bâtards qui se mettront sur mon chemin, Je suis malade et eux n'ont pas de vaccins. C'est incurable, j'ai la rage moderne, La haine de qualité, la ferveur d'un héritier de l'espagnole guerre. Un passé de résistant me suit comme une ombre, je suis le réveil anarchiste enfoui sous les tombes. J'ai évolué dans le rap Léo Ferré en beatmaker Brassens au top one de tous les kickeurs. Je crois que la boule qui est en moi est pleine d'essence, et en lutte permanente avec mes principes de non-violence. J’ai le préjugé en ligne de mire dès que je mets le nez dehors, Ce ne sont pas vos uniformes qui me réconfortent. On est tous le stéréotype d'un autre, J’ai poussé moi-même la solidarité à la faute. Tout le monde s'en fout, le peuple est complètement aliéné, Arrêtez d’écouter ce qu'on veut vous faire avaler. Les grands de ce monde n'ont rien à foutre de vos vies de merde, Les socialos sont comme les autres à la botte du système. Il serait temps de couper les ponts, de lever le ton, L’admiration de votre nation n'est qu'abomination. Étouffez-vous avec l'amour de votre patrie, Soyez fier de mettre vos frontières à l'abri. Bande de cons, je perds mon temps à tenter de vous convaincre, Les yeux dans le cul, et la lumière humaine éteinte. Je n’sais pas vous, moi je suis démuni ; Combien à être dans la merde ? Si peu à être unis. On a tous entre les mains la flamme qu'ils essayent d'éteindre, Nous sommes le feu qu'ils n'arrivent pas à atteindre. La terre est cramée et mes fleurs crèvent Les semences que je postillonne sont des rêves.
5.
Les gens s'endorment dans les villes étouffantes de puanteur. Tendance à faire confiance à ses yeux plutôt qu'à son cœur. Il y a quelque chose de beau dans ces zones industrielles. Au moins les gens sont conscients quand ils sortent de leurs rêves. Beaucoup d’esprits sont anesthésiés, le sens critique s'en est allé, L’école a dû décréter que son importance était à mesurer. Le système agit comme un tourniquet, La sensation est cool mais difficile de se barrer. Alors laisse-toi danser dans son cercle infernal, Pourquoi se fatiguer à penser quand on n’a pas la dalle. J'aborde sans pincettes une question fondamentale, Ton dénis politique, assume-le mais ne te plains pas. Je n’ veux pas t'entendre me parler de ton taff de merde, Et encore moins critiquer le chômeur qui a la flemme. Je suis rempli de tourments mais je commence à croire, Qu’il faut mieux tourner autour du pot que de ne pas en avoir. C'est bon, je t'ai saoulé avec mon discours moraliste. Moi j'essaye juste de taquiner ton libre arbitre. C'est vrai, fais ce que tu veux avec ce qu'il te reste, Allume ta télé, ça te remplira la tête. Il y a plein d'images, il y a plein de couleurs, surtout sur TF1. Vas-y, laisse faire Dassault, il te montrera le chemin, De la philosophie des penseurs du 21eme siècle, Et d'ici peu Morandini sera ton maître. Bref, tu dois bien voir où je veux en venir, Sans politique, t'es rien, tu fais mourir ton avenir. Et peu importe que nos idéaux soi aux antipodes, Construis ton sens critique et lâche un peu ton iPhone. J'ai déjà du mal à construire le mien, Je n’imagine pas les gens qui en sont au stade de rien. Je veux bien qu'on décompresse devant des vidéos de merde, Mais si ta vie c'est ça, alors ta vie c'est de la perdre. Faut arrêter de croire ce qu'on nous dit, Les gens de la haute nous méprisent. Je sais depuis des années que mon souhait de me décaler De vos critères politico-sociaux a plutôt fonctionné.
6.
Interlude 01:55
7.
Je n'ai plus rien à voir avec ces gens-là. Ils cracheraient sur l'amour tant qu'il y a du gen-ar. Pourvu qu'un seul coup de couteau suffise À récupérer le gain sans avoir mis la mise. Je fais des concerts non défrayés ; eux capitalisent, Font de méchants calculs pour s'acheter Venise. Au final nous n'avons même plus envie de rêver À pouvoir un jour vivre en être libéré. Tout le monde s'en fout de savoir Que les prolos non plus le cœur à l'ouvrage. Pourvu qu'on tourne les pages, que les jeunes fassent des stages, Et que la flexibilité nous mette en âge. Dur de se dire qu'on est un peu plus qu'un pas grand-chose, Désolé de ne pas assez souvent t'acheter de rose, Mais je suis de nature à pencher vers les péchés, Tu sais, comme ne pas arrêter de me répéter. Je voulais commencer par t’épater, Soudain, doucement te dégrafer. Mais les costumes du plaisir sont remplis de serrures, Et mon miroir t'a vu comme une imposture. Laisse-moi traîner dans les pages collées de tes magazines. Là où les actrices pornos ressemblent à Poutine. Loin des costards-cravates qui se branlent sur nous, Je n'ai rien contre le foutre mais je n'aime guère cette mise en abyme. J'en peux plus d'entendre parler ces politicards, Des mots-valises piochés au hasard dans les tiroirs. Votre démagogie est de qualité dérisoire. C'est méprisant, je demande un réquisitoire. Vous n'avez même pas la rhétorique à la hauteur des mots que vous employez. Vous lisez des fiches, niquant le fisc, crachant sur l'éthique. J'ai vu bien meilleur orateur dans le rap français. Bizarre qu'au lycée on n'apprenne pas aux gosses à analyser Les discours démagogues de l’Élysée. Plongez dans l'élitisme d’énarque aristocrate, Abattant les fils d'Aristote et Socrate. Comme des médecins qui aurait chié sur Hippocrate. Je préfère être la pute qui égorge son mac. Elle vend son corps, vous votre cœur, Au premier marchand d'armes et peu importe qui meurt. REFRAIN : Alors c'est ça, intelligentsia du 21ème siècle. Les doigts de pieds en éventail à l'ombre des pâquerettes Qui ose encore nous parler de rêves ? Ces mêmes bâtards qui nous les enlèvent ? Plus besoin de convaincre depuis la chute des tours. Du coup, « plus jamais ça » n'est plus au goût du jour La politique à la gueule de rap français : Salement amoché en terme de qualité. COUPLET TRUBLION : Alors c’est ça… Les élites qu’on doit admirer, L’idéal ultime que vous avez quadrillé, L’étendue des dégâts, on n’en a qu’une vague idée. Le reflet de votre vacuité. Tellement bas, vous l’avez votre égalité. L’imbécillité, fausses personnalités. Même tonalité, pensée alitée. Quasi plus personne n’en a l’idée. L’intelligence n’est pas à la fête Même plus la force de vous cracher à la tête. Alors qu’est-ce qu’il nous reste ? Poésie noire au comptoir, et propagande par le fait. L’enculade se résume en quatre mots, c’est bête Obsolescence programmée création monétaire La survie d’leur modèle délétère Dure… grâce aux chiffons imbibés d’éther Sa fin arrive en douceur Mais à coup sûr n’explosera pas sans douleur J’t’assure, dix piges que j’ai pas ouvert Un d’leur torchon Cette cure m’était nécessaire Chroniqueurs, j’peux plus vous voir en peinture Je sature de cette merde qu’on offre en pâture… Sois sincère, t’as pas l’estomac au bord des lèvres ? Quand ils créent leurs boucs émissaires L'histoire… vaste pissotoire prémonitoire, Tu cherches le graal, amuse-toi. J’y ai trouvé des traces de luttes radicales… J’ai failli tomber du toit. On en supporte le poids, insoumis de tout poil. Nos grands frères d’armes Ont conjugué espoir et drames Trahis par des imposteurs de foire… Et aujourd’hui encore ils parlent En leur nom, saccagent leur mémoire, Notre héritage, quitte à faire le grand écart. REFRAIN
8.
J'ai dû un temps être moins tolérant qu'une armée russe. La sociologie humaine est blindée de ruse. Je l'ai appris sûrement trop tard, Les discours manichéens sont des réflexions de bas étage. On le comprend quand on a des potes en costard, Un soir tard accoudé au bar. Souvent plus constructif qu'un gauchiste en mal de gloire, Tombé dans le panneau du tout blanc tout noir. Ne comptez pas sur moi pour m'inventer des ennemis, J’ai de plus en plus de mal à prendre parti. Il y a des principes qui ne peuvent tolérer d'entraves, D’autres qui s'amusent à s’emmêler dans mon crâne. J'ai pris tellement de recul que j'en suis tombé, Voulu jouer mon destin avec des dés pipés. C'est toujours mieux que de s'enfermer dans des idées ficelées, Je n'ai pas prévu de rapper pour m'isoler. Comment un juif en vient à avoir des idées de nazi ? Ou un hutu à égorger sa femme tutsi ? L'homme s'interroge encore sur la banalité du mal, Parce que comprendre son cheminement serait crucial. Alors garde encore le fil de ma réflexion, J’ai peut-être un bout de réponse à ces questions. Tu fous des balles dans le crâne des futures générations, En transmettant tes haines via l'éducation. Perso, moi je la veux populaire, Je n’vois pas l’intérêt de faire Un gosse à son image en mode marionnette. Gepeto était un enculé, ok pour transmettre Quelques principes, mais pas tous ses rêves. Le sens critique, ça ne s'apprend pas tout seul. Moi, je te foutrai ça dans les programmes scolaires. Les nations n'ont guère intérêt d'avoir des mômes qui réfléchissent, Mieux vaut des morts-vivants protocolaires. Arrêtons de prendre la cervelle de nos enfants pour Play-Doh. Le libre arbitre, ce n'est pas sa feuille et ton stylo. D'ailleurs, vu tes parents, dis-moi que reste-t-il du tien ? Tu crois que je frappe là où ça fait ; mal en fait, ça fait du bien. Tu viens de tomber d'environ douze étages. Je sais, ça fait bizarre de ne pas savoir si on pense par soi-même. Ça ne suffira pas de lire de grands intellectuels. Il faudra savoir prendre ce qui nous appartient.
9.
On surnommera ma génération « retour de manivelle en pleine gueule » ! On va vous la mettre bien profond ! Je viens exterminer de fond en comble toutes vos mœurs ! Prenez ce morceau comme un plug anal en guise de paix ! Pas vu de différence entre homophobe et nazi, Comme entre xénophobe et pro-Gollnisch. C’est clair qu’ignorance et peur, ça crée de la synergie, Type religion ou autres mœurs liberticides. Je ne suis pas là pour mâcher mes mots. J’en suis à mon environ énième stylo, mit dans les yeux des fachos. Le prochain qui me parle d’abstinence ou pas avant le mariage, Je lui ferai bouffer ma bonne conscience, avant de lui mettre ma rage. Je pense aux femmes de l’époque qui refusaient leur droit de vote. Maintenant c’est dans « Ni putes Ni soumises » qu’elles manifestent. Je pense aux premières qui ont envie de l’être, Ayant sur le trottoir moins de droit du travail qu’un prêtre. Respect aux LGBT, aux féministes pro-sexe, qui rêvent de ne plus voir la France hébétée. Le rap pensera que j’ai les hormones déréglées, comme tous ces prudes qui se disent libérées. J’me ferai pas à l’idée que vos sales manies règnent, Sur des minorités que vous faites vivre dans la gêne. Une fois additionné, ça fait une majorité De pelos tellement frustrés qu’ils en sperment de la haine. Trop passent trop de temps à juger ceux qui ne les regardent pas, Prônent une unité qui sonne «chacun sa croix». Les vôtres sont des immondes crucifix gammés, Quoique j’ai déjà bien croisé un homophobe athée. Pendant que j’essaye de naviger dans des eaux troubles, D’autres sont des pirates de l’idéologie d’ordres douteux Ces gros malins on choisit un cap sans avoir de boussole, Et ce laisse guider par des paroles. Bizarre d’être aussi confiant en ne prenant qu’un seul chemin Dommage une réflexion de plus vaut parfois une ignorance de moins. COUPLET J.KEUZ S’ils courraient aussi vite qu’on les emmerde, ils seraient tellement loin, Avant je les détestais mais aujourd’hui, Je n’ai plus assez de ressources pour tenir tête à tous les haineux qui traînent dans le coin… Souvent je songe, en serrant le poing : est-ce qu’ils se demandent 2 secondes s’ils se trompent de cibles ? Bien-sûr que non, auquel cas ils se rendraient compte que si… Et que leur tableau compte de nombreuses ombres. Inutile de te dire qu’on ne sera jamais sur la même longueur d’ondes, on le devine… Le ton est sentencieux, Me sentant concerné à chacune de leurs diatribes, je rentre dans le jeu. Ne comptant sur aucune repentance de leur part, Me focaliser sur nos ressemblances pour qu’on s’entende mieux ? Hum, je ne me leurre pas… Quels que soient les noms que portent leurs bouc-émissaires : Noirs, juifs, arabes, mécréants, femmes, pédés, roumains… Ils trouveront toujours bénéficiaires, et même deux xénophobes qui se détestent en auront toujours un autre en commun… Ce que j’en pense ? Ils crèveront bientôt ! Et a priori, les a priori n’ont rien d’héréditaire. Ok, on est que des petits rappeurs, mais la véracité des faits donnera toujours tort aux prédicateurs. A l’heure où beaucoup trouvent concevable de reprocher à l’autre, des choix de vie qui n’ont aucune incidence sur la nôtre… Je me dis que tout reste à faire, partout, tout le temps… Une putain de lutte de tous les instants, à bout portant. Et comme on ne sera pas des milliers à prendre la relève, Je prends le parti d’agir au niveau individuel, quitte à ce qu’on se prenne la tête dans des discussions à bâtons rompus. Et laisser le ton monter quand ceux d’en face n’iront pas à tâtons non plus. Personne ne veut perdre du temps à passer par 4 chemins… C’est dommage, il n’y a qu’en réfléchissant plus qu’on parle moins. REFRAIN
10.
J'aimais bien l'image du couple heureux sous un peuplier, Mais j'ai dû confondre amour et désirer se faire aimer. Cupidon a rangé son arc et nous montre du doigt, J’irai crever ses lois instituées par des monarques. Qui osera juger mon art n'aura pas de sanctions, Je ne suis pas de ceux qui alimentent les tensions. Appelle ça plutôt l’exhibition de mes sentiments ; M’écouter risque de te coûter plus que de l'argent. On a effleuré l’apothéose en posant les armes, Ne me demandez pas ce qu'on a trouvé de beau dans les larmes. Si l'humanité voit le bonheur comme de l'art abstrait, Cette notion absconse risque de m'user la craie. La craie : seul moyen que j'ai trouvé pour blanchir le tableau, Pour ne pas devenir marteau, je me mets à exploiter l'ardoise. J'irai sniffer tous les marqueurs effaçables. J'ai enfin compris que le spleen n'est pas un fardeau. J'irai en paix, plein d'amour, officier votre jugement, J’irai sans serrer les dents, j'irai comme on sèche un cours. Avec culpabilité, mais le sourire aux lèvres. C'est l'euphorie du beau temps qui me fait gonfler les veines. C'n’est pas que je suis mal en hiver, au contraire, Cette saison me donne la morosité aussi gérable que ma guerre. Je me suis engagé tout seul, sans armes ni violence. Mais je viens de me rendre compte que je ne sais même pas de quoi je prends la défense. J'ai voulu prendre de la distance, mais j'n’ai pas d’endurance Je me suis écroulé sur le palier de ma porte, j'ai dû me rendre à l'évidence, Que je ne suis pas fait explorer l’intérieur de moi, Ni l’intérieur de qui que ce soit, je n’fais pas dans la voyance. Je vous parlerais de ma vie comme un putain de conditionnel, Comme un putain de virus classé non-officiel. Mon rap, c'est donner une pelle à qui veut creuser sa tombe, J’ai pris les devants comme on prépare une bombe. REFRAIN Il n'y a pas que les œillères qui nous empêchent de voir. S'inventer des enfers pour se forcer à croire. Vous aviez le visage des anges. Pff, plutôt des démons en quête de gloire. Perso j'ai passé le cap de me faire avoir, Préféré chier sur l'espoir plutôt que de rentrer dans la danse. Je me suis perdu là où tout commence, Laissé ma deuxième chance dans un dépotoir Les temps sont durs, le désespoir coule sur les boulevards. Mère Nature en a eu marre de réveiller les couche-tard. Je sature, les journées de taf me gavent, j’attends le soir Que mon ossature se repose mais j'ai peur du noir. L'enfance, j'aimerais y retourner de temps en temps. L’innocence, ça a du bon quand on voit le monde de maintenant Les gens n'en ont plus rien à foutre des autres, Et l'étranger passera sa vie à trouver une maison d'hôtes. Amour et Tendresse ont pris un aller sans retour vers un monde meilleur, Puis elles m’ont brisé le cœur. Leurs opposés sont dans mon corps puis se baladent dans mon âme, Si charitables qu'elles font ce qu'elles veulent de moi, brûlent des jerricanes. Parfois je vois ce monde réduire en cendres, est-ce un rêve ou un cauchemar ? Je ne différencie plus le bien du mal dans ces heures sombres. Je suis perdu, j'attends mon rendez-vous avec la paix, Posté à l’arrêt de bus un jour férié. Il serait temps de se mettre au goût du jour, Appelle-moi l'utopiste pessimiste, je n'ai pas de voiture mais quatre roues de secours Et ce monde avance à fond la caisse sans avoir de frein, Et l'ironie du sort n'a pas de lendemain. Il parait qu'on peut vivre malgré des tas de brûlures ? Alors raclure, as-tu toujours la force de rire ? On est ce qu'on vit, et on traîne nos erreurs comme un boulet au pied, J’avance en souhaitant vivement que la mienne dure. C'est vrai que j'ai la tendance monotone, J’ai toujours été plus heureux en été qu'en automne. Envie de pastis, de barbecues, de plages sans déchets plastique mais l'argent me tient en otage. C'est le nerf de la guerre, c'est clair. Combien de temps on passe à bosser comme des cons pour un pauvre salaire. Loin d’être persuadé d'arriver à l’âge de la retraite, Si je ne profite pas de ma vie à fond, je ne suis qu'un traître. REFRAIN
11.
Les jours passent comme les pages d'un magazine people. Je suis passé maître dans l'art d'ouvrir ma gueule. Avant c’était des siestes sous les tilleuls, Maintenant je revendique une rage d'hors-piste skieur. Si simple de vouloir ce qu’on n’a pas, Alors le temps, c'est une boite de Pandore à portée de main. Voire à portée de rien ; si je cours après le néant, C’est que j'ai trop peur de mourir juste après demain. Voire de louper ce train, celui qui m’emmènera À la croisée des chemins, entre plaisir et plaisir D’avoir les miens, et d'avoir du chiendent pour aimer les tiens, D’apprendre à vivre serein. Bref, je voulais vous parler de la petite aiguille, Celle après qui je cours en étant sur un fil. Du genre à vouloir rentabiliser mon temps de bonheur. Aussi débile que de se jeter sur un leurre. Qui n'a pas vu ce sablier comme un putain d'ennemi. Regarder ces grains couler me donne des coups de flip. Enlève-moi ce sourire stupide du coin de tes lèvres. Je suis à peine né que je ne veux déjà pas que ça s’achève Des années à essayer de planter le décor, Comme dit Ferré, « on couche toujours avec des morts ». Parce que certains choix de vie sont des choix de merde, J’ai vu pas loin de l'avenir des chrysanthèmes. Je n’étais pas tout à fait prêt à m'angoisser. A perdre mon temps pour essayer de sauver, Ce qu'il reste à gâcher ou ce qu'il reste perdre, À terme, j'irai kidnapper un horloger. Et ce bâtard est là une fois qu'il faut compter les regrets. Il paraît qu'avec lui « va, tout s'en va », Les proches te diront que ça passera mais ça n’passe pas, Et ça n’ passe pas, et puis finalement, ça passera. Marre de faire le choix de la montre ou de la boussole. J'ai trouvé ma destination mais je n’ai pas l'horaire du vol. Ou est-ce l'inverse, dois-je prendre le risque de me perdre ? Sûr que j'aurai souhaité une vie moins monotone. J'embarque sur doute Airline chaque matin. Voyage sans escale, j'aimerais être comme un gamin Mais je suis planté la, stoïque comme un ado, J’ai oublié ma montre et mon sac à dos. Le temps nous baise, parce que le temps de le dire c'est déjà fait. A peine retourné que j’avais le cul comme un chou-fleur. Tellement flippé que j'ai du mal à me sentir satisfait. Relativiser est une chose qui s'approche sans douleur. Le temps nous baise, par ce que le temps de le dire c'est déjà fait. A peine retourné que j’avais le cul comme un chou-fleur. Je devrais faire écouter mon texte aux réfugiés de Calais. Ils me demanderaient sûrement s’il y a un sens à mon malheur.
12.

about

"Brouillard" est un projet littéraire, musical et photographique. L’idée a germé lors de l’écriture de mon premier album de rap en solo. J’avais souhaité accompagner cet album d’un livre. En effet, ces dernières années, j’ai entreposé dans mes tiroirs des dizaines de poèmes en prose, écrits à vif ; ainsi que des dizaines de photographies. Avec le recul, j’ai compris que ces poèmes, ces photographies, ces textes de rap, formaient un tout intimement lié.

credits

released October 31, 2016

Productions de Scoop : Ego-trip raté / A l’ombre des pâquerettes / Ronde ou carrée / Ce qui nous appartient / Interlude / En guise de paix

Co-production Pti'Sam x Scoop : Versus / Ce qui nous appartient / Pétales d’affres / Le pot et le tourniquet / Deuxième chance / Le mot sale qui me dérange

Mix : Scoop
Mastering : Stig
Aide à la mise en page : Maëva Tchinbinda
Assistant photographe : Yannick Françoise

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